Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/111

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plus habile d’en finir tout d’un coup avec cette guerre, à la condition toutefois de maintenir l’ennemi sans mouvement au milieu de la conflagration. Mais celui-ci n’eut pas plus tôt senti la première atteinte de l’incendie qu’il se leva en sursaut, la chevelure en feu.

« Qu’est-ce à dire ? » s’écria-t-il à moitié engourdi par le sommeil, et regardant autour de lui comme s’il se fût attendu à voir un nouveau géant.

Au même instant les vingt mille archers décochèrent leurs traits, qui vinrent en sifflant, comme une nuée de moustiques, s’abattre sur la face d’Hercule. Mais, ou je me trompe fort, une douzaine tout au plus produisirent une piqûre sensible, car Hercule avait la peau remarquablement dure : la peau d’un héros, vous ne l’ignorez pas, a besoin d’offrir une certaine résistance.

« Scélérat ! crièrent les Pygmées tous à la fois. Tu as tué le géant Antée, notre puissant frère, et l’allié de notre nation. Nous te déclarons une guerre à outrance, et tu vas ici même tomber sous nos coups ! »

Après avoir éteint l’embrasement de sa chevelure, Hercule s’arrêta un peu surpris, en entendant monter à ses oreilles toutes ces voix frêles et criardes. Il regarda autour de lui, mais ne put rien apercevoir. À la fin cependant il abaissa les yeux et découvrit à ses pieds une quantité innombrable de