Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/112

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Pygmées. S’étant penché jusqu’à terre, il prit le premier venu du bout de son doigt, le mit sur la paume de sa main gauche, et le tint à une distance convenable pour l’examiner. C’était par hasard le Pygmée qui avait débité sa harangue sur le sommet d’un champignon, et qui s’était offert pour défier Hercule dans un combat singulier.

« Mais, mon petit camarade, s’écria le héros, qui êtes-vous donc ?

— Je suis ton ennemi, répondit le valeureux Pygmée, de toute la puissance de sa petite voix aigre. Tu as tué le grand Antée, notre frère maternel, et pendant des siècles le fidèle allié de notre illustre nation. Nous avons tous résolu ton trépas ; et, pour ma part, je te défie au combat sans plus tarder, et à armes égales. »

Hercule trouva si plaisants les grands mots et les gestes héroïques de ce nouveau champion, qu’il éclata de rire de toutes ses forces, et peu s’en fallut qu’il ne laissât tomber la pauvre petite créature de sa main, dans l’explosion de son hilarité.

« Sur mon honneur, je m’imaginais avoir vu bien des merveilles jusqu’à ce jour, des hydres à neuf têtes, des biches à cornes d’or, des hommes à six jambes, des chiens à triple gueule, des géants avec des fournaises ardentes dans la poitrine, et je ne sais quoi encore. Mais voici que je tiens dans ma main un prodige qui efface tout ce qu’il y a de plus incroyable :