Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

votre corps, mon petit ami, est environ de la longueur du doigt d’un homme ordinaire. Je vous prie, dites-moi, quelle peut être la dimension de votre âme ?

— Mon âme est aussi grande que la tienne ! » répliqua le Pygmée.

Hercule, touché de l’intrépidité du petit homme, ne put s’empêcher de reconnaître qu’un lien de fraternité les unissait l’un à l’autre comme un héros à un autre héros.

« Mes bonnes petites grues, dit-il en faisant un profond salut devant la grande nation, je ne voudrais pas, pour tout l’or du monde, causer le moindre mal à des braves tels que vous ! Vos cœurs me paraissent si grands que, sur ma parole, je me perds à penser comment vos corps si menus peuvent les contenir. Je vous demande la paix. Pour première condition, je ferai cinq pas en avant, et je serai, au sixième, hors de votre royaume. Adieu. Je ferai mes pas avec la plus grande précaution, de peur d’écraser, sans le savoir, une cinquantaine de vos compatriotes, ha ! ha ! ha ! ho ! ho ! ho ! »

Ajoutons un seul mot : Hercule se reconnaissait vaincu.

Quelques historiens racontent que le dompteur de tant de monstres recueillit la race entière des Pygmées dans un pli de sa peau de lion, et les emporta en Grèce pour servir d’amusement aux enfants du