Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/281

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gré son caractère naturellement affectueux, restait inexorable.

« Jamais, disait-elle ; si la terre doit un jour se revêtir de verdure, que ce soit d’abord sur le chemin où ma fille portera ses pas pour revenir vers moi. »

Enfin, comme un remède à de si grands maux paraissait impossible, notre vieil ami Vif-Argent fut expédié en toute hâte vers le roi Pluton, pour le prier de mettre un terme aux désastres dont il était cause, de rendre Proserpine, et de laisser rétablir l’ordre ancien de la nature. Vif-Argent s’élança de toute sa vitesse vers la fameuse barrière, prit son essor au-dessus du terrible gardien à trois têtes, et arriva à la porte du palais dans un espace de temps d’une brièveté inconcevable. Les serviteurs reconnurent ce visiteur à sa figure et à son accoutrement. Son manteau court, ses sandales et son chapeau ailés, ainsi que son bâton entouré de serpents, avaient maintes fois été vus dans ces lieux à différentes époques. Il demanda à être introduit immédiatement en présence du roi. Celui-ci, en entendant sa voix des appartements supérieurs, se réjouit de cette visite inattendue, car il aimait sa joviale conversation. Il l’appela lui-même et le pria de monter. Tandis qu’ils vont ensemble régler cette affaire, voyons ce qu’a fait Proserpine depuis que nous l’avons laissée.