Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/31

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« C’était le glaive de ton père, dit Éthra, et voilà ses sandales ! Quand il devint roi d’Athènes, il m’ordonna de te traiter comme un enfant, jusqu’à l’époque où, en soulevant cette roche, tu te montrerais devenu homme. Ta tâche est accomplie. Tu n’as plus qu’à prendre ces sandales, pour suivre les traces glorieuses de ton père, et à ceindre ce glaive. Tu peux maintenant combattre les géants et les dragons, comme fit le roi Egée dans sa jeunesse.

— Je partirai pour Athènes, aujourd’hui même ! » s’écria Thésée.

Mais sa mère obtint de lui de retarder son départ d’un ou deux jours, afin qu’elle pût préparer ce qui lui était nécessaire pour entreprendre ce voyage. En apprenant que son petit-fils était déterminé à se présenter à la cour d’Athènes, le sage roi Pitthée lui conseilla avec sollicitude de faire ce trajet par mer. De cette façon il arriverait sans danger, et même sans fatigue, à une quinzaine de milles de la capitale de l’Attique.

« Les routes sont très mauvaises, disait le monarque vénérable, et terriblement infestées de brigands et de monstres. Mon petit-fils ne doit pas s’exposer, à son âge et tout seul, aux hasards d’une telle entreprise : il faut absolument qu’il aille par mer ! »

Quand Thésée entendit parler de monstres et de brigands, son attention fut vivement excitée ; il n’en désira que plus ardemment de prendre les