Page:Hawthorne - Le Livre des merveilles, seconde partie, trad. Rabillon, 1882.djvu/310

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à moitié cheval ou non, lui avait enseigné que le plus noble usage de sa vigueur devait s’appliquer à l’assistance des petits et des faibles ; que toute femme jeune devait être traitée par lui comme une sœur, et toute femme âgée comme une mère. Au souvenir de ces préceptes, le robuste et beau jeune homme fléchit le genou, et pria la respectable dame de s’appuyer sur ses épaules.

« Le passage ne me semble pas très sûr, observa-t-il. Mais, puisque vos affaires sont si urgentes, je ferai mon possible pour vous transporter sur l’autre rive. Si le torrent vous emporte, il m’emportera également.

— Cette circonstance, je n’en doute nullement, nous apportera à tous deux une grande consolation, fit la vieille. Mais rassure-toi, nous arriverons sains et saufs. »

Elle entoura de ses bras le cou de Jason, qui, l’ayant soulevée, avança hardiment dans le torrent, dont le cours impétueux le poussa rapidement en le couvrant d’écumes. Quant au paon, il se percha sur l’épaule de sa maîtresse. Notre héros s’aidait des deux lances que tenaient ses mains pour sentir le fond et soutenir sa marche parmi les blocs de rochers. À tout moment, il s’attendait à être entraîné avec son fardeau, comme les arbres à demi broyés et les cadavres des moutons et des vaches. Des flancs escarpés de l’Olympe, les avalanches pa-