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La comparaison précédente est d’une violence inutile, mais l’enseignement bouddhiste au sujet du ciel est, en substance, éminemment logique. La suppression de la douleur mentale ou physique, dans tout état concevable d’existence sensible, entraînerait nécessairement la suppression du plaisir, et il est certain que tout progrès moral ou matériel dépend de la puissance à affronter et à maîtriser la douleur. Dans un paradis de vers à soie tel que tous les instincts mondains nous le font souhaiter, le séraphin, libéré de la nécessité du labeur et pouvant satisfaire tous ses désirs selon sa volonté, perdrait enfin ses ailes et retomberait à la condition de chenille.

    sensuel et non au Paradis d’Amida, ni à ces ciels où on ne pénètre que par la Naissance Apparitionnelle. Mais même dans les zones d’existence les plus élevées et les plus immatérielles, dans les Ciels sans Forme, la cessation de l’effort et de la douleur de l’effort entraîne la pénalité de se réincarner dans un état d’existence inférieur.