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4. — Banji wa yumé.
Toutes les choses ne sont que des rêves[1].
5. — Bonbu mo satoréba hotoké nari.
Même un homme vulgaire devient par la connaissance un Bouddha[2].
6. — Bonnô kunô.
Tout désir est chagrin[3].
7. — Buppô to wara-ya amé, dété kiké.
Il faut sortir pour entendre la doctrine bouddhiste ou
le bruit de la pluie sur un toit de paille[4].
8. — Busshô en yori okoru.
La nature divine pousse même hors des relations de
Karma[5].
9. — Enkô ga tsuki wo toran to suru ga gotoshi.
Pareils à des singes s’efforçant d’attraper le reflet de
la lune dans l’eau[6].

  1. Littéralement : « dix mille choses ».
  2. Les seules différences véritables de condition sont des différences dans la connaissance de la vérité supérieure.
  3. Tout désir sensuel entraîne invariablement la douleur.
  4. On fait ici allusion à la condition des shukké (prêtres). Littéralement : « celui qui a quitté sa maison ». Le proverbe signifie que les vérités les plus élevées du Bouddhisme ne sauraient être acquises par celui qui continue à vivre dans le monde des folies et des désirs.
  5. Tout Karma contient du bon ainsi que du mauvais. Car tout
    bonheur dont nous jouissons n’est pas moins une conséquence des
    actes et des pensées de nos vies précédentes que le malheur qui s’abat sur nous. Chaque bonne pensée et action contribue à l’évolution de la nature bouddhique qui se trouve en chacun de nous. Le proverbe Numéro 10 souligne le sens de celui-ci.
  6. Allusion à une parabole qui fut, dit-on, racontée par le Bouddha