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10. — En naki shujô wa doshi gatashi.
Il serait difficile en vérité de sauver des personnes n’ayant aucune relation de Karma[1].
11. — Fujô seppô suru hôshi wa, hirataké ni umaru.
Le prêtre qui prêche une doctrine impure renaîtra fongus.
12. — Gaki mo ninzu.
Même les gaki (prétas) peuvent faire une foule[2].
13. — Gaki no mé ni midzu miézu.
Aux yeux du gaki l’eau est invisible[3].

    lui-même au sujet de quelques singes qui découvrirent un puits au pied d’un arbre et prirent pour la réalité l’image de la lune qu’ils aperçurent dans l’eau. Ils résolurent de s’emparer de cette brillante apparition. Le premier singe se suspendit par la queue à une branche surplombant le puits ; le second s’agrippa au premier ; le troisième au deuxième et ainsi de suite, jusqu’à ce que cette longue chaîne de corps eût presque touché l’eau. Tout à coup la branche se rompit sous ce poids inaccoutumé, et tous les singes furent noyés.

  1. Être privé de toute relation du Karma signifierait un manque absolu de mérite comme de démérite.
  2. Littéralement : « même les gaki sont une multitude ». Dicton populaire qui est employé de mille façons différentes. Le sens ordinaire est que, tout pauvres ou misérables que soient les individus composant une multitude, ils représentent collectivement une force respectable. Ce dicton est parfois employé en riant à propos d’une foule de personnes très fatiguées ou d’aspect misérable, parfois d’une assemblée de garçons chétifs qui désirent manifester, parfois d’une compagnie de soldats minables. Parmi les classes du peuple les plus basses, il est fréquent d’appeler une personne infirme ou gourmande : gaki.
  3. Certaines autorités déclarent que les prêtres qui souffrent le plus de la soif, comme conséquence de fautes commises dans leurs vies antérieures, sont dans l’incapacité de voir l’eau. On emploie ce proverbe