Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/144

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son oreiller et il se reprocha sa mauvaise humeur. Puis tout à coup il remarqua, sur l’argile fraîchement exposée de la tuile brisée, quelques caractères chinois, gravés entre les surfaces supérieure et inférieure. Cela lui parut fort étrange, et, ramassant les débris, il les examina avec soin. Alors il découvrit qu’on avait tracé dix-sept caractères dans l’argile avant que la tuile n’eût été soumise à la cuisson. Et ces caractères disaient : « Dans l’année du Lièvre, le quatrième mois, le dix-septième jour, à l’heure du Serpent, cette tuile sera lancée contre un rat et brisée. »

« Or, la prédiction avait bien été accomplie à l’heure du Serpent, le dix-septième jour du quatrième mois de l’année du Lièvre. Très étonné, Shokô Setsu examina de nouveau les fragments et découvrit le sceau et le nom du fabricant de la tuile. Alors il quitta précipitamment sa cabane, et emportant avec lui les morceaux de la tuile, il se hâta jusqu’à la ville voisine, à la recherche du fabricant. Il le trouva et, lui montrant la tuile cassée, il lui demanda ce que cela signifiait.