Page:Hearn - Au Japon spectral, 1929.pdf/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« — Cette tuile fut en effet fabriquée chez moi. Mais les caractères tracés dans l’argile furent écrits par un vieillard, un diseur de bonne aventure, qui me demanda la permission d’ajouter cette inscription avant que la tuile ne fût soumise à la cuisson.

« — Savez-vous où il demeure ? demanda Shokô Setsu.

« — Il vivait autrefois assez près d’ici. Je puis vous mener jusqu’à sa maison, mais je ne connais point son nom.

« Arrivé devant la maison du vieillard, Shokô Setsu se présenta et sollicita la permission de parler au maître de céans. Un étudiant serviteur le pria courtoisement d’entrer et le fit pénétrer dans une pièce où plusieurs jeunes gens étaient occupés à étudier. Lorsque Shokô Setsu s’assit, tous les jeunes gens le saluèrent. Puis celui qui lui avait parlé le premier se prosterna à ses pieds et dit :

« — Nous sommes désolés de vous informer que notre maître est mort voici quelques jours. Nous vous attendions, car il avait prédit que vous viendriez aujourd’hui, à cette