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se développer qu’aux dépens de l’autre. Dans la composition mentale et physique de tout homme il se trouve une femme non-développée, et la composition de chaque femme comprend un homme non-développé. Mais un être complet serait à la fois un homme parfait et une femme parfaite, possédant les facultés les plus élevées des deux sexes, et les faiblesses d’aucun. En d’autres mots, il pourrait ainsi se créer une humanité supérieure à la nôtre.

— Mais, observai-je, vous n’ignorez pas qu’il existe des textes bouddhiques, dans le Saddharma Pundarika, par exemple, et aussi dans les Vinayas, qui interdisent…

— Ces textes, interrompit-il, font allusion à des êtres imparfaits qui sont moins qu’un homme et moins qu’une femme. Ils ne pourraient se rapporter à la condition à laquelle je fais allusion. Mais rappelez-vous que je ne prêche pas une doctrine ; je ne fais que hasarder une théorie.

— Puis-je publier votre théorie un de ces jours ? demandai-je.