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der en cela. Vraiment je ne puis songer qu’à une seule chose qui mérite la peine qu’on la désire. J’ai regretté toute ma vie ne pas avoir vécu dans l’Inde au temps du Bouddha Suprême et de n’avoir pu assister à la grande assemblée sur Gridhrakûta, la montagne sacrée. Il ne se passe pas un jour sans que j’exprime ce regret à l’heure de la prière du matin ou du soir. Ah ! mon ami, comme je serais heureux, s’il m’était possible de conquérir le Temps et l’Espace comme les Bodhisattvas, afin que je puisse contempler cette assemblée merveilleuse !

— Mais, s’écria le Tengu, voilà un pieux désir qu’il est facile de satisfaire. Je me souviens parfaitement bien de cette assemblée sur le pic des Vautours, et il est en mon pouvoir de faire apparaître devant vous tout ce qui s’y passa, dans les moindres détails. C’est notre plus grande joie de représenter de pieux spectacles de ce genre. Suivez-moi !

Et le prêtre se laissa conduire jusqu’à une clairière parmi les sapins sur les flancs de la colline.

— Maintenant, dit le Tengu, attendez ici