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Soleil, de la Lune et des Vents, et les myriades étincelantes du Ciel de Brahma. Et il vit, incomparablement plus éloignés même que le cercle de gloire incommensurable formé par ceux-là, éclairés par l’unique rayon de lumière qui surgissait du front de l’Être Béni pour percer au delà du Temps le plus reculé, les dix-huit cent mille Champs de Bouddha du Quartier Oriental, et les créatures de chacun des États d’Existence, et même les formes des Bouddhas maintenant éteints qui étaient entrés dans le Nirvâna. Et il les vit, ainsi que tous les dieux et tous les démons, se prosterner devant le Trône des Lions, et il entendit cette multitude incalculable d’êtres louer le Sûtra du Lotus de la Bonne Loi. Et on eût dit le rugissement d’une mer déferlant devant le Seigneur. Alors, oubliant complètement son serment, et rêvant qu’il se tenait dans la présence véritable du Bouddha, le vieux prêtre se prosterna pour l’adorer à son tour en versant des larmes d’amour, et en proférant des actions de grâces, et en criant à haute voix : « Ô toi, Être Béni !… »