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cens vient de parvenir jusqu’à moi. Souvent lorsque je respire de l’encens, cette vision se définit : et en général d’autres sensations de mon premier jour au Japon se réveillent et se précisent en une rapide succession avec une intensité presque pénible.

Ce parfum d’encens est omniprésent. C’est un des éléments de l’odeur fade, mais inoubliable de l’Orient. Il hante la maison d’habitation aussi bien que le temple, — la demeure du paysan comme le yashiki du prince. Seuls les sanctuaires shintos en sont exempts : l’encens étant une abomination pour les dieux plus anciens. Mais partout où il y a des bouddhistes, on trouve de l’encens. Dans chaque maison contenant un autel bouddhiste ou des tablettes bouddhiques, on brûle de l’encens à certains moments de la journée, et, même dans les solitudes campagnardes les plus farouches, on aperçoit des bâtonnets d’encens qui se consument lentement devant les statues placées le long des routes, — images de Fudô, de Jizô ou de Kwannon. Bien des souvenirs de voyage, impressions étranges de bruits aussi