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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/494

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son développement historique.

ture, la bravoure chevaleresque, et le courage civique. Dans cet esprit, qui offre quelque chose déplus concentré et de plus étroit, nous trouvons, en même temps, surtout chez les Allemands, en opposition avec les formes et les caractères naturellement purs des Italiens, plutôt l’expression de l’opiniâtreté propre aux natures mélancoliques. Celles-ci, avec l’énergie d’un orgueil hautain ou d’une fierté brutale, vont jusqu’à braver Dieu, ou sont forcées de se faire violence pour s’arracher péniblement à leur étroitesse d’esprit et à leur grossièreté, pour se dompter par la réconciliation religieuse. De sorte que les profondes blessures qu’ils doivent se faire dans le cœur apparaissent encore dans l’expression de leur piété.

Pour développer, à ce sujet, ma pensée, je me contenterai de faire remarquer quelques points importants qui servent à distinguer l’ancienne école des Pays-Bas des maîtres Hauts-Allemands et Hollandais postérieurs, du xviie siècle.

Parmi les anciens peintres flamands, s’élèvent au-dessus de tous les autres, dès le commencement du xve siècle, les frères Van Eyck, Hubert et Jean. On a appris de nouveau, dans ces derniers temps, à reconnaître le mérite de ces grands maîtres. On sait qu’ils sont regardés comme les inventeurs de la peinture à l’huile, ou au moins, comme les premiers qui l’aient perfectionnée. Malgré les grands pas qu’ils firent faire à l’art, on peut croire aujourd’hui qu’une succession de degrés antérieurs en avait marqué les