Aller au contenu

Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
architecture.

son existence vivante, comme oracle, comme révélation ; et, cependant, celle-ci n’était encore que symbolique.

Ce qui vient d’être dit des statues colossales de Memnon s’applique également aux Sphinx, dont j’ai déjà parlé précédemment sous le point de vue de leur signification symbolique. On trouve en Égypte des sphinx, non seulement en nombre prodigieux, mais d’une étonnante grandeur. Un des plus célèbres est celui qui se voit dans le voisinage du groupe des pyramides du Caire. Sa longueur est de 148 pieds ; sa hauteur, des ongles à la tête, de 65 ; les pieds de devant, étendus depuis la poitrine jusqu’au bout des ongles, de 57, et la hauteur des ongles de 8. Cependant cette masse énorme n’a pas été taillée d’abord et ensuite transportée dans le lieu qu’elle occupe aujourd’hui. Lorsque l’on creuse à la base, on trouve que le sol est de calcaire, et l’on voit que tout cet ouvrage colossal est taillé d’une seule roche, dont il forme encore une partie. Cette immense statue se rapproche, il est vrai, davantage de la sculpture proprement dite, dans ses proportions colossales. Cependant les sphinx n’en étaient pas moins placés à la file pour former des avenues ; ce qui leur donne, en même temps, un caractère parfaitement architectonique.

Maintenant, ces simples monuments, malgré leur caractère indépendant, ne restent pas isolés. Ils se multiplient, affectent des formes diverses, se groupent en masses entourées de murs, de manière à produire