Aller au contenu

Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pris va vers la bassesse, et c’est la bassesse et non la culpabilité que l’homme refuse de voir en lui.

Les grandes passions, fussent-elles criminelles, lui plaisent tant, qu’il se chargerait quelquefois volontiers de leurs conséquences criminelles, aux yeux des autres hommes, en fût-il innocent.

Les passions petites et basses lui déplaisent tant, qu’il refuse de les voir, dussent-elles lui crever les yeux.

Il faut indiquer en passant une vertu particulière de la confession sacramentelle : elle donne à l’homme qui parle la force d’avouer ce qui ne s’avoue pas, et à l’homme qui écoute la force de ne pas mépriser celui qui s’avoue méprisable. Les choses de la nature humaine sont ici dominées par d’autres choses plus fortes, et en vertu de celles-ci, l’impossible devient possible. Ceux qui rejettent la confession sacramentelle la remplacent assez souvent, surtout en ce siècle, par des confessions humaines et publiques qui s’étalent au ciel avec une pompe insolente. Mais la grâce spéciale de la confession sacramentelle est remplacée ici par un certain dégoût de soi-même et des autres, par un mépris vaniteux, par une vanité méprisante et par une honte d’un genre à part. On dirait que cette confession sans repentir, faite loin de Dieu et de l’âme, au lieu d’effacer les fautes, les consacre ; elles étaient écrites sur le sable ; elles sont écrites sur le marbre.