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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/209

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souvenir d’enfance qui auraient pu le rattacher à Hermione, s’ils étaient vivants, seraient déchirants : mais il eût fallu d’abord, il eût fallu, pour- condition première, que tous les aspects de la vie fussent éclairés : il eût fallu faire, la lumière à la main, le tour d’Oreste et d’Hermione. Nous ne connaissons pas Oreste ; d’Hermione, nous ne savons qu’une chose, c’est qu’elle aime Pyrrhus, ou plutôt, car je me lasse de profaner les mots, qu’elle en est amoureuse, et cette qualité ne suffit pas pour nous intéresser.

Quand un homme aime, ou même est amoureux, son amour ou sa passion se rattache à quelque chose ; elle a sa racine quelque part : elle s’explique bien ou mal, mais toujours d’une certaine façon : il a subi telle ou telle influence, etc. Mais pour que la passion soit ainsi éclairée, il faut qu’elle soit environnée.

Le héros est amoureux de plein droit : il est amoureux, parce qu’il porte le costume voulu, l’habit des amoureux. Sa passion n’a ni commencement ni continuation. C’est une parodie de l’éternité.

Ce qui caractérise l’homme, c’est de se mettre en rapport avec toutes choses.

Le héros a mis entre le monde et lui un confident. Il a un débouché unique et nécessaire. Il a besoin de ce confident pour expliquer la situation au public. Car personnellement le héros n’a besoin de rien.

Une passion n’est qu’une des faces du carac-