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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/310

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faces, avec des rebords pour exécuter des quartelli. On s’en servait peu depuis quelque temps. Je m’en emparai, j’y disposai par gradation, les uns au-dessus des autres, mes échantillons d’histoire naturelle, de manière à leur donner un ordre clair et significatif. C’est au lever du soleil que je voulais offrir mon premier acte d’adoration. Je n’étais pas encore décidé sur la manière dont je produirais la flamme symbolique qui devait en même temps exhaler un parfum odorant.

« Je réussis enfin à accomplir ces deux conditions de mon sacrifice. J’avais à ma disposition de petits grains d’encens. Ils pouvaient, sinon jeter une flamme, au moins luire en brûlant et répandre une odeur agréable Cette douce lueur d’un parfum allumé exprimait même mieux à mon gré ce qui se passe en notre âme, dans un pareil moment. Le soleil était déjà levé depuis longtemps, mais les maisons voisines en interceptaient encore les rayons. Il s’éleva enfin assez pour que je pusse, à l’aide d’un miroir ardent, allumer mes grains d’encens, artistement disposés dans une belle tasse de porcelaine. Tout réussit selon mes vœux. Mon autel devint le principal ornement de la chambre où il était placé. Les autres n’y voyaient qu’une collection de curiosités nouvelles, distribuées avec ordre et élégance ; moi seul j’en connaissais la destination. »

Ainsi cet enfant qui adorait, voulut à la fois