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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/311

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le culte extérieur et le secret de l’adoration. Chose admirable !

Quand il dressa cet autel, Gœthe avait sept ans ! À peine sept ans, six ans peut-être ! Cet étrange enfant voulut chercher la paix en Dieu et nous indique clairement la route que l’homme devait suivre, Cet étrange enfant voulait unir l’adoration de l’âme et le parfum de l’encens ; cet étrange enfant voulait adorer in spiritu et in veritate ; cet étrange enfant cherchait le catholicisme, et le catholicisme le cherchait, et ils allaient se rencontrer quand l’orgueil plaça entre eux la pierre froide du tombeau.

L’enfant de sept ans avait cherché le calme, non dans lui-même, mais dans l’adoration, dans le sacrifice de louange ; l’enfant de sept ans avait senti frémir en lui les prémisses de l’amour ! L’enfant de sept ans avait seul en son âme les parfums de l’encens qui brûle.

L’enfant de sept ans avait élevé un autel au Dieu inconnu qui allait devenir le Dieu de saint Denys !

L’homme rétracta la parole que l’enfant avait donnée au Seigneur. Il remplaça l’adoration par l’amour-propre, et plus tard il écrivit :

« L’œuvre journalière qui m’est imposée et qui me devient de jour en jour plus difficile, appelle, dans la veille et dans le rêve, ma vigilance. Ce devoir me devient plus cher chaque jour, et je voudrais en cela ne rester inférieur en rien aux plus grands hommes… Ce désir