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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/327

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affreux. Le Démon de la perversité, le Chat noir et le Cœur révélateur, contiennent exactement le même fait, un remords qui révèle un crime. Poë est si pressé d’arriver au but, qu’il y va en courant. Il ne se permet aucune fantaisie. Il a tant d’attraits pour le dernier supplice, qu’il croirait perdre son temps, s’il s’arrêtait un moment sur le chemin de la potence. Festinat ad eventum. Pas de détail, pas de digression : il ne laisse pas à ses héros un instant de repos qu’il ne les ait conduits de la tentation au crime, et du crime au supplice par la voie terrible du remords révélateur.

En résumé, Hoffmann est un des écrivains les plus radicalement faux et malsains qui existent. Sa maladie, car il s’agit plutôt ici d’une maladie que d’une erreur, sa maladie est d’autant plus dangereuse qu’elle a été contractée sur les hauteurs. L’air des montagnes, qui devait guérir Hoffmann, l’a empoisonné. Plus le désir porte haut, plus la sagesse est nécessaire à ce désir. Plus le regard s’élève, plus il faut que l’œil soit pur. La préoccupation des choses surnaturelles qui ne sont pas divines, est fatale habituellement. Pour aborder l’infini, l’homme a besoin des guides qui connaissent ce pays-là.

Il faut prendre le ciel d’assaut ; mais l’Église seule connaît les règles du combat. Il faut être entouré par la lumière, comme par un triple airain, pour escalader la citadelle ; et la lumière, c’est Jésus-Christ.