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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/354

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vous lui accorderez alors, lui seront inutiles désormais, à jamais inutiles.

Vous oubliez les tortures par lesquelles vous le faites passer, dans le seul moment où vous soyez chargé de lui !

Et vous remettez sa récompense, vous remettez sa joie, vous remettez sa gloire à l’époque où il ne sera plus au milieu de vous.

Vous remettez son bonheur à l’époque où il sera à l’abri de vos coups. Vous remettez la justice à l’époque où vous ne pourrez plus la rendre ! Vous remettez la justice à l’époque où lui-même ne pourra la recevoir de vos mains.

Car il s’agit ici de la justice des hommes, et la justice des hommes ne l’atteindra ni pour la récompense ni pour le châtiment, à l’époque où vous la lui promettez.

À l’époque où vous lui promettez la rémunération et la vengeance, les hommes ne pourront plus être pour le Grand homme ni rémunérateurs ni vengeurs !

Et vous oubliez que cet homme de génie que vous ne craignez pas d’enfouir, dans la vie présente, sous le poids de votre oubli, vous oubliez que cet homme, avant d’être un homme de génie, est d’abord et principalement un homme.

Plus il est homme de génie, plus il est homme.

En tant qu’homme, il est sujet à la souffrance. En tant qu’homme de génie, il est,