Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/46

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parfois sublime, le rationalisme aussi, et le panthéisme également ; que la Foi est bien respectable, mais que le doute est bien respectable de son côté ; que l’Église est une admirable institution, qui a beaucoup fait pour le bonheur du genre humain, mais que Luther mérite bien notre reconnaissance.

Ils diraient que sans doute la figure du Christ est une admirable figure historique, que l’esprit de Dieu a, si l’on veut, parlé par sa bouche, mais que l’humanité sort de tutelle et que voici l’émancipation de la raison humaine, l’âge viril de l’homme.

Ce qui veut dire :

« L’esprit de Dieu pouvait avoir autrefois ses avantages ; car, tout bien considéré, Dieu, si l’on veut, a du bon. Mais cet esprit n’est tout au plus capable que de diriger des enfants à la mamelle. Maintenant que nous sommes grands, il nous faut l’erreur, le mensonge. À quoi me servirait ma dignité d’homme, sinon à me précipiter fièrement, la tête la première, dans un abîme ? »

Ou bien encore :

« La vérité a son mérite. Je ne le nie pas précisément. Ce serait peut-être aller un peu loin que de le nier. Mais pourquoi ne pas la mélanger d’une certaine dose d’erreur qui la compléterait agréablement ? Peut-être que la négation délicatement combinée avec l’affirmation enlèverait à cette dernière ce qu’elle a d’un peu étroit, si j’ose le dire. »

Veulent-ils deux Églises, l’une pour affir-