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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/68

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créés pour le Christ. Il développe par la science la parole de l’Écriture : C’est la justice qui élève les nations ; c’est le péché qui fait le malheur des peuples. Je vais, dans les pages qui vont suivre, me servir beaucoup de ses pensées et de ses documents. Son livre, comme tous les livres très pleins, abrège beaucoup l’étude : il condense, il réunit des matériaux épars qu’il faudra chercher bien loin.

Joseph de Maistre, dans les Soirées de Saint-Pétersbourg, a beaucoup parlé de la justice dans ses rapports avec les individus, et quant aux nations, Mgr Depéry, mort évêque de Gap, dans une lettre adressée à M. l’abbé Leroy, fait cette belle remarque :

« À mon jugement, vous avez fait une œuvre providentielle en prouvant, par des tableaux dignes de Bossuet, que la chute des grandes nations n’a eu lieu que parce qu’elles s’étaient appuyées in curribus et in equis. La vie des nations semble se mesurer sur leur fidélité à suivre la loi de la religion. Les nations ne doivent pas comparaître au jugement universel : la justice de Dieu doit donc s’exercer sur elles ici-bas. »

La mission de la Judée est évidente comme le soleil. Elle devait garder le dépôt, annoncer et figurer le Messie. Quelle attitude étrange que celle du peuple juif dans le monde antique ! Pendant que partout les dieux se mêlaient, il reste généralement fidèle au Dieu unique qui a parlé à Abraham et à Moïse sur la montagne. La ligne qui sépare dans l’an-