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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/72

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les mystères d’une religion où l’on puisait à la fois les plus utiles préceptes d’hygiène publique et la règle des nobles actions et des vertueuses pensées, était empreinte dans tous les cœurs, écrite dans tous les livres, exprimée figurativement sur les monuments publics. »

Je ne prendrais pas la responsabilité de toutes ces nobles actions et de toutes ces vertueuses pensées. Je crois néanmoins que l’Égypte gardait de beaux débris, de magnifiques fragments ; je crois aussi qu’elle avait la haute pensée d’associer toute chose à la religion ; j’admire ces tableaux du monde invisible qu’elle dessinait à la face du ciel et de la terre, sur ses monuments, comme si elle eût voulu interpeller chaque homme, l’arrêter au passage, et lui dire incessamment : Regarde, la solution des problèmes qui se remuent en toi est là, par mes soins, devant tes yeux. Regarde et vois.

Mais je crois aussi que l’Égypte fut pour les peuples une nourrice et non une mère : je crois aussi qu’elle fît subir aux lambeaux des traditions déchirées le supplice de la géhenne, et qu’elle a mérité son nom (Angustia, étroitesse).

Cette Égypte, telle quelle, avec ses étroitesses et ses hauteurs, cette Égypte qui ressemble à ses pyramides, fut choisie pour être l’école et la prison du peuple qui sortait d’Abraham et qui attendait Jésus-Christ. Chez elle, les Hébreux travaillèrent à ses