Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/78

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sur le Liban ; car nul n’est plus habile que le Sidonien à tailler le bois. »

Hiram fit ce que Salomon demandait ; il fit même plus, il orna le palais du roi pacifique. Ainsi la Phénicie, qui résumait les richesses de la terre, les rapporta à Dieu, en les donnant à Salomon. Ainsi chaque créature, suivant la forme de ses aptitudes, est destinée à rendre gloire. Et, comme le temple de Salomon était une image, comme la Jérusalem éternelle est le but de l’histoire, chaque homme, chaque peuple, chaque créature doit sa pierre au grand édifice. David l’avait préparé par le désir, Salomon le construit dans la paix, la Phénicie lui donne ses cèdres, symboles de sa gloire.

Mais la Phénicie manque de respect à l’honneur qu’elle a reçu. Malgré le concours qu’elle a donné au vrai Dieu, elle adore Hercule et Astarté. Astarté est la Vénus orientale, l’écueil des nations qui aiment la beauté, sans avoir le cœur pur. Il y a entre la beauté et la pureté une relation mystérieuse. Il faut qu’une équation s’établisse dans l’âme entre l’amour de la beauté et l’amour de la pureté. La Phénicie tombe. Sidon échange contre du vin les filles de Jérusalem. Elle conduit les filles d’Israël dans le temple d ’Astarté. Tyr emporte bientôt, pour les rendre à ses dieux, l’or et l’argent que sa propre main avait donnés au Dieu de David. Ainsi la Phénicie rétracte sa parole, désavoue sa gloire, trahit directement sa mis-