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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/91

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par l’Occident ? L’Orient, berceau du monde, fut le théâtre du premier crime. Jusqu’où tombèrent dans l’abîme du mal les races antédiluviennes ? Pour répondre à cette question, il faudrait savoir jusqu’où elles devaient monter dans les hauteurs du vrai et du beau. Leur crimes furent sans doute proportionnés à leurs lumières. De Maistre se félicitait de ne pas savoir assez pour devenir coupable à ce point.

La déchéance de l’Orient est plus sensible que celle de l’Occident. La déchéance de l’Orient est la désolation traditionnelle sur laquelle pleure, depuis six mille ans, tout ce qui pleure. L’Orient déchu a été insulté dans sa déchéance, attaqué, criblé. Comme il représente essentiellement la Paix, il a été généralement vaincu par l’Occident, qui est beaucoup plus guerrier.

L’Orient, qui devait surtout contempler, a été vaincu, sur le théâtre de l’action, vaincu sur un champ de bataille qui était particulièrement le terrain de l’ennemi.

La lutte de l’Orient et de l’Occident constitue l’histoire du monde, car le péché originel, commis en Orient, en séparant l’homme de Dieu, a séparé l’homme de l’homme. Or toutes les fois que l’Occident a pu transporter la lutte sur le terrain de la guerre, l’Occident a eu l’avantage. La Grèce a pris Troie ; Alexandre a vaincu Darius.

Xerxès n’a pas conquis la Grèce. Les exploits des héros classiques, Marathon, les