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l’homme riche, qui a plus de luxe encore que de richesses, est intéressé à baisser le prix des journées, à n’offrir au journalier que la paye absolument nécessaire pour sa subsistance[1] : le besoin contraint ce dernier à s’en

  1. On croit communément que les campagnes sont ruinées par les corvées, les impositions, et sur-tout par celle des tailles ; je conviendrai volontiers qu’elles sont très onéreuses : il ne faut cependant pas imaginer que la seule suppression de cet impôt rendît la condition des paysans fort heureuse. Dans beaucoup de provinces la journée est de huit sous : or, de ces huit sous, si je déduis l’imposition de l’église, c’est-à-dire à-peu-près quatre-vingt-dix fêtes ou dimanches, et peut-être une trentaine de jours dans l’année où l’ouvrier est incommodé, sans ouvrage, ou employé aux corvées, il ne lui reste, l’un portant l’autre, que six sous par jour : tant qu’il est garçon, je veux que ces six sous