Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 1.djvu/289

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comme un mystere ; s’écrier avec S. Paul, O altitudo ! convenir que la théologie seule peut discourir sur une pareille matiere, et qu’un traité philosophique de la liberté ne seroit qu’un traité des effets sans cause.

    est une chimere. Faute de connoître les motifs, de rassembler les circonstances qui nous déterminent à agir d’une certaine maniere, nous nous croyons libres. Peut-on penser que l’homme ait véritablement le pouvoir de se déterminer ? Ne sont-ce pas plutôt les objets extérieurs, combinés de mille façons différentes, qui le poussent et le déterminent ? Sa volonté est-elle une faculté vague et indépendante, qui agisse sans choix et par caprice ? Elle agit, soit en conséquence d’un jugement, d’un acte de l’entendement, qui lui représente que telle chose est plus avantageuse à ses intérêts que toute autre ; soit qu’indépendamment de cet acte les circon-