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SECTION VIII, CHAP. XI.

pour faire agréer à sa maîtresse cette phrase un peu sauvage : Moi vouloir coucher avec toi[1].

Le ton des romans change selon le siecle, le gouvernement où le romancier écrit, et le degré d’oisiveté de son héros. Chez une nation occupée, on met peu d’importance à l’amour. Il est inconstant, aussi peu durable que la rose. Tant que l’amant en est aux petits soins, aux premieres faveurs, c’est la rose en bouton. Aux premiers plaisirs, le bouton s’ouvre, et découvre la rose naissante ; de nouveau plaisirs l’épanouissent entièrement. A-t-elle atteint toute sa beauté ? la rose se flétrit, ses feuilles se dé-

  1. Les héros d’une comédie ou d’une tragédie sont-ils amoureux ? ont-ils une maîtresse ? tous deux lui font la même demande, et ne different que dans la maniere de l’exprimer.