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ÉPÎTRE
SUR
LE PLAISIR.


A M. DE VOLTAIRE.

Quand l’homme, par sa pente entraîné vers le crime,
De desirs indiscrets l’esclave ou la victime,
Cede au poids de ses maux qui semble l’écraser,
Est-ce ce donc le plaisir qu’il en faut accuser ?
En vain le faux dévot le bannit de la terre ;
Il est à tous nos maux un baume salutaire ;
C’est l’éternel objet de tous nos vœux divers :
Adorons donc en lui l’ame de l’univers.
Sa voix qui nous appelle à tous se fait entendre.
Si l’espoir d’en jouir nous fait tout entreprendre,
Si, créateur des arts, il nous donne des goûts,
Dois-je les immoler aux caprices des fous ?
De ces arts décriés quand l’étude féconde
N’auroit jamais donné que des plaisirs au monde,