Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/206

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toujours des cicatrices quand on n’écrase pas le scorpion sur la plaie. Laissez-moi la lettre au P. de Tournemine ; il la faut plus courte, mais il faut qu’elle paroisse. Vous ne savez pas l’état où je suis. Il n’est pas question ici d’une intrépidité anglaise ; je suis Français, et Français persécuté. Je veux vivre et mourir dans ma patrie avec mes amis ; et je jetterai plutôt dans le feu les Lettres philosophiques, que de faire encore un voyage à Amsterdam, au mois de janvier, avec un flux de sang, dans l’incertitude de retourner auprès de mes amis. Il faut une bonne fois pour toutes me procurer du repos ; et mes amis devroient me forcer à tenir cette conduite, si je m’en écartois : primum vivere.

Comptez, belle ame, esprit charmant, comptez que c’est en partie pour vivre avec vous que je sacrifie