Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/65

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« L’ombre de ces bosquets, ces fleurs, cette verdure,
« Et ces lits de gazon, et toute la nature,
« Me ramene à l’objet dont mon cœur est épris.
« L’astre doré du jour, l’astre argenté des nuits,
« Chefs-d’œuvre que créa la parole féconde,
« Montent-ils dans les cieux pour embellir le monde ?
« Non, mais pour éclairer de leurs douces couleurs
« Le matin tes beautés, et le soir tes faveurs.
« L’onde qui réfléchit en cet heureux asyle
« L’image présentée à son miroir mobile,
« De ses limpides flots n’embrasse ce séjour
« Que pour multiplier l’objet de mon amour.
« Mais le soleil déjà s’éleve en sa carriere ;
« Au puissant Oromaze, au dieu de la lumiere,
« Il est temps de payer le tribut de nos vœux.
« C’est lui qui te créa, par lui je suis heureux ;
« C’est un dieu de bonté que Netzanire adore :
« Les plaisirs sont ses dons, et qui jouit l’honore ;
« Au temple de l’Amour il plaça ses autel :
« Oromaze est heureux du bonheur des mortels. »
Élidor à ces mots embrasse sa compagne.
Tous deux sont parvenus au pied d’une montagne.
Que l’aube matinale éclaircit de ses feux.
Par un charme invincible attiré vers ces lieux,