Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les nations ont repris leur ressort et senti une nouvelle existence. Un courage plus éclairé a doublé leur énergie et multiplié les sources de leur bonheur.

L’homme ignorant est esclave ; il languit et meurt accablé du poids des remords qu’on lui inspire, et garrotté par tous les liens de la superstition. Qu’importe à l’homme qui a une patrie de lui sacrifier une vie longue ou courte, s’il l’a passée au milieu des jouissances qu’a dû lui procurer le libre exercice de ses facultés ?

C’est donc le chef-d’œuvre de la politique autant que de la raison d’avoir appris aux hommes qu’ils étoient libres. Il y a peut-être des maux voisins du bien. Il faut les peser. J’ai dit peut-être, car je suis persuadé que c’est ici un lieu commun ; et les lieux communs sont presque toujours faux.