Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/77

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a tenté de se relever, et mis leur constitution en péril. Au lieu de songer aux remedes, ils n’ont fait que changer de roi ou de ministres ; ce qui n’arrive pas sans de rudes convulsions, et sans que la fortune publique ne coure de grands risques. Leur industrie et leur commerce, sources de grandes richesses au dedans, ont maintenu leur crédit au dehors, mais n’ont fait qu’accroître cette prodigieuse inégalité de fortunes qui corrompt tous les pouvoirs, et devient pour la nation entiere une banque où se calculent tous les vices et toutes les vertus. Un ministre est sûr d’y réaliser ses projets dès qu’il connoît le tarif de toutes les probités. La constitution anglaise a suffi pour développer la plus grande activité dans ce peuple. Elle n’a pas prévu les moyens qui en maîtrisent les effets, et les