Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/79

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toutes les contrées de l’Europe. La grande inégalité des richesses y produit une multitude d’oisifs qui, fatigués de jouissances, ou entraînés par l’exemple, vont chercher ailleurs de nouveaux desirs et de nouvelles sensations. Mais ceux qui restent dans leurs foyers, occupés d’industrie et de commerce, recueillent les fruits de la liberté, ont des mœurs, des goûts simples, qui les rapprochent un peu de la nature, et les garantissent en partie de la corruption de ceux qui gouvernent.

Ce qui empêchera l’Anglais d’être généralement plus heureux, c’est que ses écrivains lui vantent trop sa constitution que nos philosophes de leur côté s’obstinent à croire parfaite ; c’est que le coup-d’œil de mépris jeté sur l’esclavage et la superstition des autres peuples la lui fait encore chérir davan-