Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lonies, ou troubler la tranquillité de ses voisins. Si c’est là le meilleur esprit de gouvernement qu’un législateur doive chercher dans une constitution, on ne peut nier que les Anglais l’aient trouvé dans la leur. Un philosophe ami de l’humanité seroit plus difficile à satisfaire. Il voudroit une constitution telle qu’en jouissant de toute la plénitude de sa liberté, de sa sûreté personnelle et de sa propriété, il fût obligé de respecter, je ne dis pas seulement celle de ses concitoyens, mais de tous les autres peuples, par l’heureuse impuissance où il se mettroit de les attaquer ; car nuire aux droits naturels des autres, c’est sans raison compromettre les siens. Les esprits sont sur la route de cette vérité ; attendons que la sotte stupidité ou l’inconséquence de ceux qui gouvernent mettent les peuples dans la