Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/141

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d’esprit les plus en garde à cet égard ne sont pas toujours sûrs de s’en défendre. Aussi n’est-ce, en ce genre, que des erreurs extrêmement multipliées qui déterminent le public à placer les agréables au rang des esprits faux et petits ; je dis petits, parce que l’esprit, qui n’est ni grand ni petit en soi, emprunte toujours l’une ou l’autre de ces dénominations de la grandeur ou de la petitesse des objets qu’il considere, et que les gens du monde ne peuvent guere s’occuper que de petits objets.

Il résulte des deux chapitres précédents que l’intérêt public est presque toujours différent de celui des sociétés particulieres ; qu’en conséquence les hommes les plus estimés de ces sociétés ne sont pas toujours les plus estimables aux yeux du public.

Maintenant je vais montrer que