Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/192

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Quelque stupides qu’on suppose les peuples, il est certain qu’éclairés par leurs intérêts, ils n’ont point adopté sans motifs les coutumes ridicules qu’on trouve établies chez quelques-uns d’eux : la bizarrerie de ces coutumes tient donc à la diversité des intérêts des peuples. En effet, s’ils ont toujours confusément entendu par le mot de vertu le desir du bonheur public, s’ils n’ont en conséquence donné le nom d’honnêtes qu’aux actions utiles à la patrie, et si l’idée d’utilité a toujours été secrètement associée à l’idée de vertu, on peut assurer que les coutumes les plus ridicules, et même les plus cruelles, ont, comme je vais le montrer par quelques exemples, toujours eu pour fondement l’utilité réelle ou apparente du bien public.

Le vol étoit permis à Sparte ; on n’y