Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/205

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je regarde comme la vertu mise en action, n’est, chez tous les peuples et dans tous les gouvernements divers, que l’habitude des actions utiles à sa nation[1].

Quelque évidente que soit cette conclusion, comme il n’est point de nation qui ne connoisse et ne confonde ensemble deux différentes especes de vertu, l’une que j’appellerai vertu de préjugé, et l’autre, vraie vertu ; je crois, pour ne laisser rien à desirer à ce sujet, devoir examiner la nature de ces différentes sortes de vertu.

  1. Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’avertir que je ne parle ici que de la probité politique, et non de la probité religieuse, qui se propose d’autres fins, se prescrit d’autres devoirs, et tend à des objets plus sublimes.