Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/244

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qu’après quelques réformes en ce genre qu’on pourroit se flatter d’éteindre ce goût du libertinage.

Toute déclamation sur ce sujet est théologiquement, mais non politiquement, bonne. L’objet que se proposent la politique et la législation est la grandeur et la félicité temporelle des peuples. Or, relativement à cet objet, je dis que, si le luxe est réellement utile à la France, il seroit ridicule d’y vouloir introduire une rigidité de mœurs incompatible avec le goût du luxe. Nulle proportion entre les avantages que le commerce et le luxe procurent à l’état constitué comme il l’est (avantages auxquels il faudroit renoncer pour en bannir le libertinage), et le mal infiniment petit qu’occasionne l’amour des femmes : c’est se plaindre de trouver dans une mine riche quelques paillettes de cuivre mêlées à des