Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/247

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mœurs ; que des déclamations contre un vice utile dans la forme actuelle d’un gouvernement seroient politiquement nuisibles si elles n’étoient vaines : mais elles le seront toujours, parce que la masse d’une nation n’est jamais remuée que par la force des lois. D’ailleurs, qu’il me soit permis de l’observer en passant, parmi les moralistes il en est peu qui sachent, en armant nos passions les unes contre les autres, s’en servir utilement pour faire adopter leur opinion : la plupart de leurs conseils sont trop injurieux. Ils devroient pourtant sentir que des injures ne peuvent avec avantage combattre contre des sentiments ; que c’est une passion qui seule peut triompher d’une passion ; que, pour inspirer, par exemple, à la femme galante plus de retenue et de modestie vis-à-vis du public, il faut mettre en opposition sa