Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/269

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hauteur, où, repris par d’autres vents, il est en danger de périr, si, pour se parer du naufrage, le pilote habile et prudent ne change promptement de manœuvre : vérité politique qu’avoit connue M. Locke, qui, lors de l’établissement de sa législation à la Caroline, voulut que ses lois n’eussent de force que pendant un siecle ; que, ce temps expiré, elles devinssent nulles, si elles n’étoient de nouveau examinées et confirmées par la nation. Il sentoit qu’un gouvernement guerrier ou commerçant supposoit des lois différentes, et qu’une législation propre à favoriser le commerce et l’industrie pouvoit devenir un jour funeste à cette colonie, si ses voisins venoient à s’aguerrir, et que les circonstances exigeassent que ce peuple fût alors plus militaire que commerçant.