Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/278

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législateur étoit autorisé, conséquemment aux principes ci-dessus établis, à faire, dans les lois, les coutumes, et les fausses religions, tous les changements qu’exigent les temps et les circonstances, il pourroit tarir la source d’une infinité de maux, et sans doute assurer le repos des peuples, en étendant la durée des empires.

D’ailleurs que de lumieres ces mêmes principes ne répandroient-ils pas sur la morale, en nous faisant appercevoir la dépendance nécessaire qui lie les mœurs aux lois d’un pays, et nous apprenant que la science de la morale n’est autre chose que la science même de la législation ! Qui doute que, plus assidus à cette étude, les moralistes ne pussent alors porter cette science à ce haut degré de perfection que les bons esprits ne peuvent maintenant qu’entrevoir, et peut-être