Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/280

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du pur hasard, c’est que, guidés par des vues et des intérêts différents, ceux qui les font s’embarrassent peu du rapport de ces lois entre elles. Il en est de la formation de ce corps entier des lois comme de la formation de certaines îles : des paysans veulent vuider leur champ des bois, des pierres, des herbes et des limons inutiles ; pour cet effet ils les jettent dans un fleuve, où je vois ces matériaux, charriés par les courants, s’amonceler autour de quelques roseaux, s’y consolider, et former enfin une terre ferme.

C’est cependant à l’uniformité des vues du législateur, à la dépendance des lois entre elles, que tient leur excellence. Mais, pour établir cette dépendance, il faut pouvoir les rapporter toutes à un principe simple, tel que celui de l’utilité du public, c’est-à-dire du plus grand nombre