Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/48

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qu’on peut s’élever au dernier terme d’une science : d’où il suit que des idées qui n’auroient nulle analogie avec les nôtres seroient pour nous des idées inintelligibles. Mais, dira-t-on, il n’est point d’idées qui n’aient nécessairement entre elles quelque rapport sans lequel elles seroient universellement inconnues. Oui ; mais ce rapport peut être immédiat ou éloigné : lorsqu’il est immédiat, le foible desir que chacun a de s’instruire le rend capable de l’attention que suppose l’intelligence de pareilles idées : mais, s’il est éloigné, comme il l’est presque toujours lorsqu’il s’agit de ces opinions qui sont le résultat d’un grand nombre d’idées et de sentiments différents, il est évident qu’à moins qu’on ne soit animé d’un desir vif de s’instruire, et qu’on ne se trouve dans une situation propre à satisfaire ce desir, la paresse