Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/102

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n’avons, pour ainsi dire, que la morale de l’enfance du monde ; et comment la perfectionner ?

Pour hâter les progrès d’une science, il ne suffit pas que cette science soit utile au public, il faut que chacun des citoyens qui composent une nation trouve quelque avantage à la perfectionner. Or, dans les révolutions qu’ont éprouvées tous les peuples de la terre, l’intérêt public, c’est-à-dire celui du plus grand nombre, sur lequel doivent toujours être appuyés les principes d’une bonne morale, ne s’étant pas toujours trouvé conforme à l’intérêt du plus puissant, ce dernier, indifférent au progrès des autres sciences, a dû s’opposer efficacement à ceux de la morale.

L’ambitieux, en effet, qui s’est le premier élevé au-dessus de ses citoyens, le tyran qui les a foulés à