Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/103

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ses pieds, le fanatique qui les y tient prosternés, tous ces divers fléaux de l’humanité, toutes ces différentes especes de scélérats, forcés par leur intérêt particulier d’établir des lois contraires au bien général, ont bien senti que leur puissance n’avoit pour fondement que l’ignorance et l’imbécillité humaine : aussi ont-ils toujours imposé silence à quiconque, en découvrant aux nations les vrais principes de la morale, leur eût révélé tous leurs malheurs et tous leurs droits, et les eût armées contre l’injustice.

Mais, répliquera-t-on, si, dans les premiers siecles du monde, lorsque les despotes tenoient les nations asservies sous un sceptre de fer, il étoit alors de leur intérêt de voiler aux peuples les vrais principes de la morale, principes qui, les soulevant contre les tyrans, eussent fait à cha-