Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/107

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l’esprit est dépourvu de talents et l’ame de vertus, auxquels, pour être de grands scélérats, il ne manque que du courage : incapables de vues élevées et neuves, ces derniers croient que leur considération tient au respect imbécille ou feint qu’ils affichent pour toutes les opinions et les erreurs reçues : furieux contre tout homme qui veut en ébranler l’empire, ils arment[1] contre lui les passions et les préjugés même qu’ils méprisent, et

  1. L’intérêt est toujours le motif caché de la persécution : nul doute que l’intolérance ne soit chrétiennement et politiquement un mal : on n’en est point à se repentir de la révocation de l’édit de Nantes. Ces disputes, dira-t-on, sont dangereuses. Oui, quand l’autorité y prend part ; alors l’intolérance d’un parti force quelquefois l’autre à prendre les armes. Que le magistrat ne s’en mêle